La péninsule de Coromandel

Après avoir quitté Thames, nous sommes partis vers le nord pour rejoindre Coromandel Town et explorer la péninsule du même nom pendant une petite semaine. La route pour s’y rendre est d’ailleurs une aventure à elle toute seule. De la taille d’une petite départementale pas très large, elle longe, enfin plutôt elle rase, la côte de très près sur une bonne partie du trajet. Autant vous dire qu’il ne faut pas mordre le bas côté en croisant un poids lourd (sachant que le revêtement s’arrête net sur le bord de la falaise et donc que ledit bas côté se trouve 30 mètres plus bas quelques part entre les vagues et les rochers). Vous imaginez bien qu’Aurore, qui était passagère ce jour là, était loin d’être détendue et ravie de pouvoir admirer aussi facilement le bas de la falaise. Et c’est encore moins rassurant au moment où l’on voit quelques voitures au fond d’un ravin. Rassurez-vous, nous n’avons pas été témoin d’un accident, c’est juste que la pente est tellement raide qu’ils laissent les carcasses de voiture au fond. Ils vont certainement les récupérer de temps en temps, quand il y en a assez pour justifier le déplacement.

Et puis nous sommes arrivés à Coromandel. C’est une très jolie petite ville de style colonial d’où l’on peut observer de nombreux élevages de coquillages (conchyliculture pour les puristes) au milieu d’une baie turquoise.

Nous sommes également passés aux abords de Whitianga, la grande ville du nord de la péninsule. Elle est bordée par une longue plage de sable fin et il est possible d’y prendre un ferry pour se rendre dans la réserve naturelle située juste en face. C’est tout près de cette réserve que nous avons découvert un endroit assez singulier pour camper : Purangi Estate Winery. Un viticulteur installé là offre la possibilité de camper « gratuitement » si l’on mange dans sa pizzeria ou que l’on achète ses produits. Malgré cette condition cela reste l’une des offres de camping les plus intéressantes de cette partie de la péninsule. Nous avons donc été obligés de manger des pizzas pour pouvoir dormir (trop dure la vie).

Le lendemain nous sommes arrivés aux environs d’Hahei où se trouve la toute première réserve maritime de Nouvelle-Zélande : Te Whanganui-A-Hei (la grande baie de Hei en maori), plus connue sous le nom de Cathedral Cove. La plage du même nom est la plus célèbre de la réserve et donne son nom à toute la réserve. Cathedral Cove est un lieu assez incroyable : l’océan a creusé une grotte dans la falaise, grotte qui, à marée basse, ouvre le passage vers une seconde plage. Nous avons été réellement saisis par la beauté du lieu. En passant sous l’arche de pierre on découvre soudain cette deuxième plage dominée par un énorme rocher au milieu de l’eau. L’énorme bloc de calcaire frappé par les rayons du soleil du matin offre un contraste superbe avec le bleu scintillant de l’océan et la pénombre de la grotte. En voyant de telles couleurs, il est presque impossible de résister à l’envie de se baigner (d’ailleurs nous n’avons pas résisté). Si vous avez vu « Narnia le prince Caspian » vous n’avez pas pu rater cet endroit magnifique par lequel les enfants Pevensie arrivent dans le monde de Narnia au début du film. Si vous ne l’avez pas vu et bien nous avons pris plein de photos. Par contre nous n’avons pas pu rejoindre la deuxième plage, parce que nous avons préféré éviter les touristes et donc nous sommes arrivés bien avant la marée basse (et vu le nombre de personnes qu’on a croisé au retour c’était une excellente idée).

Cathedral Cove n’est pas la seule plage de la réserve, il y en a d’autres moins célèbres mais tout aussi belles et moins fréquentées. Nous sommes restés un moment sur l’une d’entre elle pour nous rafraîchir et profiter de la beauté du lieu loin de la foule de touristes qui commencait à s’accumuler sur Cathedral Cove.

L’après midi nous sommes allés dans un autre célèbre lieu de Nouvelle-Zélande : Hot Water Beach. Comme son nom l’indique, c’est bien une plage d’eau chaude. L’océan Pacifique n’est pas plus chaud à cet endroit, l’explication de ce phénomène se trouve dans la géothermie. Sous le sable de cette plage se trouve une source d’eau chaude. Lorsque l’océan se retire à marée basse cette eau remonte et peut jaillir à plus de 60°. Il suffit donc de creuser un peu le sable pour se créer un véritable bain d’eau chaude. D’ailleurs, à certains endroits le sable dégage littéralement de la vapeur. Nous avons décidé de voir ça mais, comme nous sommes malins, nous nous sommes dis que nous n’allions pas louer une pelle à 5$ pour creuser un trou dans le sable. Nous avons donc décidé de jouer les coucous en empruntant un trou laissé à l’abandon. C’est en fait une fausse bonne idée puisque les trous abandonnés sont évidemment ceux qui sont froids ou vides. Alors nous nous sommes lancés et avons tenté de creuser le sable à main nue. Julien avait pourtant affirmé fermement, pas moins de deux minutes avant, qu’il ne fallait pas imaginer qu’il allait se rouler dans le sable. Pour tout vous dire notre tentative de construction n’a pas été vraiment concluante. Heureusement, nos voisines de trou dans le sable nous ont gentiment prêté deux pelles. Ça marche quand même beaucoup mieux comme ça. Du coup on a fait un super trou dans le sable et on en a profité jusqu’à ce que la marée remonte. Voyez par vous même :

 

Nous avons continué notre semaine de road-trip en allant explorer les sentiers de Broken Hills, un site d’anciennes mines d’or, nombreuses dans la péninsule de Coromandel. Évidemment, les filons ont fini par se tarir, les compagnies ont déserté le site depuis longtemps et la nature à repris ses droits. Mais les mines en elles-mêmes sont restées et il est possible d’explorer tout à fait librement une partie d’entre elles. A Broken Hills nous avons donc attrapé nos frontales et nos vestes et nous nous sommes engouffré dans l’un de ces tunnels. C’était une expérience assez amusante de marcher ainsi à la seule lumière de nos lampes et puis, pile au moment où la traversée commençait à devenir un peu monotone nous avons aperçu des vers luisants.

D’ailleurs à ce sujet ça y est, lors de cette balade et après un mois en Nouvelle-Zélande, nous avons enfin trouvé nos premières fougères argentées (note de Aurore : on en aurait trouvé plus tôt si Julien ne m’avait pas dit d’arrêter de retourner toutes les fougères de la forêt). Ces fougères sont l’un des symboles de la Nouvelle-Zélande. Vous les avez surement aperçues sur le maillot des All Blacks lors d’un match de rugby. Elles ne sont pas faciles à trouver quand on n’en a jamais vu parce qu’elles ont une technique assez fourbe, elles ressemblent à toutes les autres fougères du coin sauf qu’elles sont argentées en dessous. Mais maintenant nous savons quelle tête elles ont vues du dessus et du coup nous commençons à nous améliorer en reconnaissance des végétaux. Nous arrivons maintenant à reconnaître la fougère argentée avec un taux de réussite de 90%. Il ne nous reste plus qu’à apprendre à distinguer les 1199 autres espèces de fougères présentes en Nouvelle-Zélande.

Le soir nous avons campé juste à côté d’une ancienne station de train encore en activité. Julien a été ravi, surtout au moment où la vieille locomotive est entrée en gare.

Comme nous n’étions pas très loin, nous sommes retourné à Karangahake Gorge que nous avions déjà pu visiter en partie lorsque nous étions encore à Thames. Nous avons commencé par la traversée d’un ancien tunnel ferroviaire que nous n’avions qu’aperçu la première fois. Et puis nous sommes retournés dans les anciennes mines que nous n’avions pu voir qu’en partie parce que nous n’avions pas de lampe torche. Comme nous vous l’avions dit ces anciennes mines sont assez impressionnantes et offrent une vue imprenable sur les gorges à travers des fenêtres percées dans la montagne.

Nous avons ensuite quitté le Corommandel pour visiter Hobbiton et nous en avons profité pour explorer un peu les alentours.

Nous avons donc fait un crochet par les Wairere Falls, une cascade de 153 mètres, l’une des plus hautes de l’île du nord. Le chemin pour y accéder était assez différent de ceux que nous avons pu emprunter jusqu’à présent : tout était beaucoup plus humide qu’à l’accoutumée, les rochers étaient pleins de mousse et le sol plutôt détrempé. La légère pluie de la journée ne pouvait pas être la cause de cette différence tellement flagrante, et c’est en arrivant en haut que nous avons compris. Les chutes sont réellement très impressionnantes et, avec le vent, l’eau est projetée dans les gorges traversées par le chemin que nous avions pris.

Nous sommes aussi allés voir la Blue Spring, qui porte bien son nom. Il est difficile de vraiment vous décrire la couleur et la pureté de cette eau. Même les photos ne rendent pas hommage à ce cours d’eau et à sa beauté presque magique. Nous avons marché un moment le long de cette rivière qui semble parfois irréelle. Par contre pas question de piquer une tête dedans : c’est interdit parce que cela risque de perturber l’écosystème et l’équilibre du lieu et puis surtout, l’eau a une température constante de 11°. La raison de sa couleur vient simplement du fait que l’eau est presque vidée de toute impureté après des années de filtration à travers les roches volcaniques qu’elle traverse avant de jaillir. Et comme elle est recueillie pour alimenter les villages alentours en eau potable nous avons pu gouter un peu de cette eau particulière. Et bien elle avait un goût d’eau fraiche !

Ca vous tente un petit plongeon dans la Blue Spring ?

Enfin, nous avons fait un tour à Tauranga pour voir le mont Maunganui (sachant que Maunga veut dire « montagne » en maori et que nui veut dire « grand » nous sommes donc allés au « Mont grande montagne », mais ça c’est les colons, ils n’ont rien compris en arrivant en Nouvelle-Zélande parce que les maoris, eux, ils l’appellent Mauao). Le Mont Maunganui est un volcan en sommeil sur une péninsule au nord de la ville. Au pied du Mont s’étend une longue plage ainsi qu’une large zone de nidification d’oiseaux de mer. Pour atteindre cet endroit il faut traverser la ville de Tauranga et surtout son port industriel. A cet instant, il est difficile d’imaginer que l’on se dirige vers un endroit aussi agréable pour se reposer et se rafraichir par une chaude journée d’été. Mais avouez que ça vaut quand même le détour.

Le soir, nous nous sommes dirigés vers les McLaren Falls, un parc où nous avons passé la dernière nuit en voiture avant notre prochain wwoofing. Là, nous avons eu des compagnons un peu trop amicaux qui voulaient absolument diner avec nous et tester le moelleux de notre matelas. Mais ils étaient quand même mignons ces canards.

Puis nous avons pris le chemin de notre second wwoofing à Oropi, près de Rotorua, mais ça, c’est une autre histoire.

12 commentaires sur “La péninsule de Coromandel

  1. Superbe!

    Et …. merci pour la petite séquence nostalgie de Julien faisant des pâtés de sable….:-))

  2. Bon, la choregraphie des orteils est loin d’etre au point !…..mais on vous pardonne volontiers, tellement c’est beauuuuuuu !

    1. La chorégraphie ? On y travaille! D’ici un an on sera au point avec toutes les plages à notre disposition pour nous entraîner .

  3. Mais est ce que le Prince Caspian était là ?? Non parce que c’est ça la question importante.
    Cette rivière my my my on y plongerait bien !
    Bisous

    1. Non, et pourtant j’ai cherché. Il n’y avait que Julien.
      Et je t’assure qu’elle est super froide. Mais il y a un peu le même genre en version source chaude ^^

  4. Concernant la blue spring, l’eau est presque aussi limpide que la source de DUDU !!!
    A+

    1. On a remarqué un truc ici, même en prenant une photo les yeux fermés, à l’envers tout en rebondissant sur un énorme coussin gonflé d’air.. il est impossible de faire une photo ratée. Les paysages sont tellement magnifiques. Par contre si je suis sur la photo, 2 fois sur 3 je ferme les yeux ^^

  5. Superbe, ca donne envie de se jeter à l’eau ! Quoique vu la couleur du rhin par ici je vais éviter ^^
    bisous à tous les deux !

    1. Oula non pas dans le Rhin, en plus il doit être glacé en ce moment.
      Courage l’été arrive, on le garde encore un peu ici et on vous l’envoie.

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