Après notre retour à Wellington nous sommes un peu sortis des sentiers touristiques classiques pour partir à la découverte de la région du Wairarapa. D’ailleurs vous échappez à toute une série de jeux de mots du type Wairarapa-pa Noël uniquement parce que ce n’est pas encore de saison.

Comme cela faisait un certain temps que nous n’avions pas randonné, nous sommes partis à la découverte du Kaitoke Regional Park. Au détour d’un chemin nous nous sommes retrouvés aux portes de Rivendell, la cité des elfes de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Une fois encore des scènes du film ont été tournées là et une porte semblable à celle ayant servi de décor au tournage y a été reconstruite. Pour le reste, c’est surtout un sentier à travers une magnifique forêt avec ça et là un arbre célèbre qui nous prenait de haut juste parce qu’il avait joué dans le Seigneur des Anneaux. Ces stars franchement, elles montent sur les planches et plus rien ne les Frênes! (C’est comme si elles étaient libérées de leurs Chênes)

Puis nous sommes partis littéralement à l’aventure avec Obi direction l’extrême sud du Wairarapa (Wairara pas par là?). C’est certainement la pire route que nous ayons empruntée et pourtant nous en avons fait des routes et des chemins compliqués. Imaginez une route le long d’une côte, avec des morceaux de falaise qui menacent de se détacher, un chemin à moitié effondré dans l’océan dont les vagues érodent doucement l’autre moitié et le summum la rivière qui passe sur le pont qu’il faut traverser et qui masque subtilement des nids de poule plus gros que les pneus d’Obi. D’ailleurs pour vous aider à imaginer, voici un extrait en vidéo :

Nous avons failli rebrousser chemin mais nous sommes des gens persévérants… Et surtout la route n’était pas assez large pour faire demi tour.

Finalement nous avons fini par arriver à Cape Palliser pour tomber sur de surprenants bulldozers qui, comme il n’y a pas de rampe ni même de vrai port, servent à mettre les bateaux à l’eau. En regardant bien vous pourrez d’ailleurs voir que les habitants du coin ont beaucoup d’humour et d’imagination.

Nous sommes ensuite arrivés au phare. Un joli phare auquel on ne peut accéder qu’en gravissant 251 marches d’un magnifique escalier. Il était tellement magnifique que Julien a fait exprès d’oublier son sac en haut pour pouvoir faire 2 fois l’ascension.

Nous avons ensuite rejoint Barbara et Jim, nos nouveaux hôtes à Masterton pour les aider à déménager. Comme ils prenaient en même temps leur retraite puisqu’ils vendaient leur ferme en même temps que leur maison, nous les avons aidés à peser certains de leurs bovins avant qu’ils ne les vendent. Nous nous sommes aussi faits suivre par des vaches pendant que l’on jardinait. Surtout dites le si vous vous sentez observés en regardant les photos.

Mais bien sûr le travail n’est pas tout et nous avons profité d’une journée libre pour partir avec nos hôtes admirer Castelpoint. Le site n’est pas vraiment sur l’itinéraire touristique classique et d’ailleurs nous n’avions pas envisagé d’y faire un tour de nous même. Cela aurait été une énorme erreur. Nous avons vraiment adoré cet endroit qui en plus est très photogénique. Et puis pour la petite histoire la photo du phare de Castelpoint apparait tous les soirs dans le générique du journal télévisé. C’est donc un phare célèbre.

L’escalade au sommet de la colline par contre n’a pas été très rassurante mais la vue au bout du chemin valait largement le voyage.

Nous avons aussi trouvé un endroit assez improbable : une fromagerie qui expose aussi un énorme circuit de trains électriques. Oui nous avons un peu trouvé de quoi nous occuper tous les deux en même temps. En plus la Cwmglyn Farmhouse (ça se prononce Coumegline et c’est du Welsh) n’est pas n’importe quelle fromagerie. C’est l’une des 3 seules dans le pays autorisée à faire du fromage au lait cru. Le problème ce n’est pas que personne ne veut faire du bon fromage en Nouvelle-Zélande, c’est simplement que la réglementation est tellement stricte et complexe qu’elle décourage de nombreux candidats. Mais comme elle nous l’a dis elle même, la propriétaire de la Cwmglyn Farmhouse est un peu butée et elle est allée jusqu’à faire changer la loi. La réglementation reste assez stricte en la matière mais auparavant aucun petit producteur ne pouvait engager les frais importants imposés.

L’important c’est que désormais, cette petite exploitation qui bichonne ses 4 vaches peut vendre son délicieux fromage. Et puis ce n’est pas tous les jours que l’on connait le prénom de la vache dont le lait compose notre fromage. Celui que nous avons choisi était d’ailleurs un mélange du lait des 4 vaches de la ferme : Isobel, Patsy, Lily et Dizzy. Et on peut dire que nous l’avons vraiment savouré ce fromage.

Pour ce qui est de la partie trains, c’est un des plus grands circuits de Nouvelle Zélande. Il mesure 16mx10m et contient plus de 300m de rails. Pour les spécialistes, il est à l’échelle OO (ou 1/76ème), très proche de l’échelle HO (1/87ème) plus répandue en Europe. Le circuit a plus de 30 ans et est du coup complètement analogique. Le propriétaire possède une impressionnante collection de locomotives et wagons (ça se compte en centaines), cela lui permet de présenter des trains d’une décennie particulière entre 1950 et 1990 et de changer régulièrement de décennie. En plus des trains présentés sur le circuit, il expose également en vitrine des centaines d’autres modèles d’échelles et de marques très variées, et il tient également une petite boutique. Bref, Julien a passé un bon moment à observer tous ces trains et à discuter avec le propriétaire, qui était d’ailleurs très content de partager sa passion avec le premier français fan de trains électriques qu’il rencontrait.

Et puis pour finir nous avons fait un tour au Mont Bruce. Une réserve naturelle qui bordait la propriété de Barbara et Jim dans laquelle de nombreux programmes de réintroduction d’oiseaux sont organisés. Nous y avons vu le seul Kokako en captivité au monde et nous avons d’ailleurs été surpris quand il s’est approché de Julien et qu’il a dis très distinctement « Kokako ». Il a vraiment dis Kokako là?

En effet, un ranger du parc nous a expliqué que l’oiseau avait été recueilli bébé par un humain qui l’a élevé et que les Kokako sont très doués pour les imitations. Celui du parc a donc appris à parler. Par contre comme il a grandi avec les hommes il ne sait pas se comporter comme un oiseau de son espèce et ne connais même pas son véritable chant.

Nous avons aussi vu des Kaka, des perroquets endémiques, pendant leur déjeuner, et des Tuatara, un genre de gros lézard dont l’espèce existait déjà du temps des dinosaures. Il a d’ailleurs des caractéristiques assez uniques qui font de lui un véritable fossile vivant, comme un « 3ème oeil » sur la tête qui capte les ultra violets pendant les premiers mois de sa vie.

Nous avons aussi enfin vu notre premier kiwi. Et pas n’importe quel kiwi. Nous avons vu Manukura, le seul kiwi blanc en captivité du monde. Cette femelle est née en 2011 et a surpris tout le monde par sa couleur. Ce n’est pas un kiwi albinos mais bien un kiwi au plumage blanc dont les deux parents devaient porter un gène blanc. C’est donc bien un kiwi brun de l’île du nord, mais blanc. Les kiwis blancs survivent rarement dans la nature. Déjà que le kiwi normal est assez inutile et sans défense face aux nombreux prédateurs importés, le kiwi blanc qui se promène en forêt c’est comme s’il portait un panneau « mangez moi » dans le dos. Bon d’accord nous avons triché en allant voir un kiwi en captivité mais on ne peut pas dire que nous n’avons pas essayé d’en voir des sauvages avant. Par contre pour les photos Julien a fait ce qu’il a pu. Ça bouge beaucoup et ça vit dans le noir un kiwi quand même ! Aurore en a aussi profité pour prendre un bain.

En parcourant la région, nous avons aussi trouvé un kiwi blanc géant, et un joli arc en ciel. Ah et puis ça y est c’est le printemps. Des bébés vaches et moutons commencent à apparaître dans les champs. C’est tellement mignon à voir que regarder la route en conduisant est devenu super difficile.

Et maintenant, c’est parti pour le Mont Taranaki !