Maintenant que vous connaissez un peu mieux Obi, nous pouvons vous raconter notre première semaine de voyage à travers la Nouvelle-Zélande.
Nous avons quitté Auckland le 24 janvier pour visiter le Northland, l’extrême nord du pays. Nous avons donc pris la route au volant d’Obi pour notre premier road-trip et nous n’avons pas été déçus du voyage !
Nous avons passé une première nuit aux abords d’Uretiti beach. Après notre semaine à Auckland le dépaysement a été total. Nous avons campé dans un des nombreux sites du Departement of Conservation (DoC), un endroit magnifique à deux pas de la plage. Puis nous avons pris la direction de Paihia, une petite ville où nous avons pu admirer le travail d’artisans locaux sur un petit marché de créateurs. Paihia est située juste à côté du Waitangi Treaty Ground. C’est le lieu où a été signé le traité faisant de la Nouvelle-Zélande une colonie britannique en 1840. Là bas, nous avons pu admirer nos premiers wakas, les bateaux maoris, dont un vraiment exceptionnel qui ne peut être manœuvré qu’avec un minimum de 76 personnes à bord. C’est un waka un peu particulier car il a été fabriqué à l’initiative d’une chef maorie qui voulait recréer la flotte de 7 wakas qui aurait amené les premiers maoris à atteindre en Nouvelle-Zélande. Malheureusement la récession a mis fin à ce projet, et un seul waka a pu être construit. Celui-ci n’est mis a l’eau qu’une fois par an, le 6 février, date anniversaire de la signature du traité et fête nationale. Ce jour là de nombreuses célébrations sont organisées à travers tout le pays mais la plus importante se trouve évidemment à Waitangi. Malheureusement nous avons quitté le Northland bien avant cette date. Nous avons quand même eu un très bon premier aperçu de la culture maorie, de leurs armes et leurs instruments de musique. Même pas peur d’abord!
Ensuite, nous nous sommes rendu à Kerikeri, où nous avons pu admirer Kemp House, la plus vieille maison faite de bois et de pierre de Nouvelle-Zelande. Bon, rappelez vous que la Nouvelle-Zélande est un pays jeune. La maison en question a à peine 200 ans, ce qui n’est pas vraiment comparable à certaines constructions européennes. Cela reste tout de même une part de l’histoire du pays. Au même endroit il y a aussi le Stone Store, un petit magasin qui existe depuis 1836 et qui vend aussi bien des cartes postales que des machettes, des pioches et des fusils. Après cette visite culturelle et historique nous sommes allés voir les Rainbow Falls. Nous n’avons pas vu d’arc-en-ciel mais nous n’y étions peut être pas au bon moment de la journée. Ces chutes d’eau restent très belles malgré tout. D’ailleurs derrière les chutes se cache une énorme caverne, un peu humide mais très impressionnante.
Ensuite nous nous sommes arrêtés à Coopers Beach, une fois encore une plage magnifique avec à peine quelques locaux qui profitaient des derniers jours avant la rentrée scolaire. En marchant un peu nous avons atteint Pink Beach, une plage de sable rose. Bon évidemment ce n’est pas un rose bonbon mais la différence de couleur avec Coopers Beach est flagrante. Et là encore nous avons pu largement admirer et photographier la plage puisque nous y étions totalement seuls. Et comme nous sommes des gens plutôt sympa nous avons décidé de vous laisser profiter de la baignade.
Pour continuer sur le thème des plages magnifiques et désertes nous avons aussi pu admirer et nous baigner à Rarawa beach, un plage à côté de laquelle nous avons passé la nuit. Elle est aussi belle que différente des autres. Le sable y est blanc et fin comme de la farine. C’est à cet endroit que Julien a fait ses premières photos de nuit sous un ciel parfaitement dégagé.
Nous avons aussi fait un tour à Cape Reinga, l’extrême nord du Northland. C’est un endroit magnifique où se rencontrent l’océan Pacifique et la mer de Tasman dans un fouillis improbable de vagues qui vont dans tous les sens. Ça se voit très bien sur les photos et en vidéo.
C’est aussi un lieu très intéressant pour l’importance spirituelle qu’il a pour les maoris. Selon leurs croyances, c’est de cet endroit que les âmes des défunts quittent le monde des vivants pour celui des morts. A la pointe du cap se dresse un phare. Une histoire raconte qu’un « prophète » aurait prédit qu’un jour brillerai à Cape Reinga une lumière que des millions de gens viendraient admirer du monde entier. Certains voient la construction de ce phare comme la réalisation de cette prophétie puisque des centaines de touristes affluent chaque jour pour le voir. Bon à Cape Reinga, à part le phare il n’y a pas grand chose en dehors de quelques belles randonnées et de superbes paysages, nous avons donc passé la nuit là bas et nous sommes repartis vers le sud.
Au passage nous avons fait un crochet pour voir les Te Paki Giant Sand Dunes. Le décor est impressionnant. On se serait cru en plein Sahara. Aurore a d’ailleurs passé la journée à fredonner « Ô nuits d’Arabiiiiiie, Au parfum de velours. Pour le fou qui se perd, Au coeur du désert… », bref l’introduction d’Aladin. Ça y est vous l’avez dans la tête ? Si ce n’est pas le cas jetez un coup d’œil aux photos ça ne va surement pas tarder.
Sur ces dunes il est possible de faire un truc rigolo : de la luge. Nous avons tenté l’expérience et c’était vraiment génial. La preuve en photos et en vidéo :
Nous avons aussi fait un crochet vers un autre endroit assez inhabituel et surprenant, au nord de l’île : la Ninety Miles Beach. Officiellement elle ne fait pas du tout 90 miles mais environ 80 kilomètres d’un seul tenant, ce qui est quand même vraiment très grand. Mais la chose la plus surprenante sur cette plage c’est que les voitures peuvent y circuler de manière tout à fait légale et officielle. Comme avoir un 4×4 pour tenter l’aventure est tout de même fortement recommandé, nous nous sommes contenté d’emmener Obi jusqu’à l’accès à la plage pour qu’elle puisse l’admirer et rêver du temps où elle avait de bons amortisseurs.
Après tout ce sable, ce sel et cette chaleur nous avons entamé notre descente vers le sud, histoire de retrouver un peu de fraicheur. Oui nous vous parlons de fraicheur alors qu’il fait -10° en France mais rassurez vous, la suite va vous plaire quand même (enfin, on espère).
Sur la route nous sommes passés par Opononi, une petite ville située en bord de mer. L’eau y est bleu turquoise, le contraste avec les énormes dunes en arrière plan est superbe. Là bas, en 1955, un dauphin sauvage est arrivé un jour et a commencé à se laisser approcher par les habitants et même à porter les enfants sur son dos. Il accueillait tous les bateaux qui rentraient au port. Les habitants s’y sont très vite attachés et ont été dévastés quand il est subitement mort l’année suivante. Ils ont donc fait ériger un monument en mémoire de ce dauphin si spécial.
Et puis nous avons changé de décor et sommes entrés dans la spectaculaire Waipoua Forest. Rien que la route pour y accéder est unique en son genre. On a l’impression de serpenter à travers une foret primaire, ce qui est en fait assez proche de la réalité.
Cette forêt abrite les légendaires kauris géants (se prononce kaori), une espèce d’arbre endémique de la Nouvelle-Zélande, présente uniquement dans quelques parties de l’île du nord. Certains de ces arbres ont plus de 2000 ans. Il y a énormément de kauris dans la Waipoua Forest, mais quelques uns sont vraiment à couper le souffle. C’est le cas de Tane Mahuta (le Dieu de la Forêt), le plus grand kauri de Nouvelle-Zelande : sa hauteur est de 51,2 mètres et il a une circonférence de 13,8 mètres. Il est difficile de retranscrire l’émotion que l’on ressent quand on l’aperçoit, gigantesque, au milieu de la forêt, mais ce qui est sûr c’est que tous les touristes présents la ressentent, sans exception. Les gens se mettent à chuchoter, on entend des « ouhahou » dans toutes les langues, et tout le monde semble comme fasciné, hypnotisé par cet arbre fantastique. Tane Mahuta fait partie des plus grands et plus vieux arbres au monde, un peu comme les sequoias géants de Californie (vous savez, les Redwood Trees !).
Nous avons marché deux bonnes heures dans la Waipoua Forest et nous avons vraiment adoré nous promener au milieu de ces arbres millénaires. La forêt est magnifique et les kauris sont immenses au point que les troncs d’un mètre de diamètre deviennent vite banals. Nous sommes allés à la rencontre des autres kauris géants les plus remarquables : Te Matua Ngahere (le Père de la Foret, le plus gros kauri avec un tronc d’une circonférence de 16,41 mètres), Yakas (le 7ème plus grand kauri et que l’on peut toucher, contrairement aux autres) ou les Four Sisters (un kauri géant à quatre troncs, ce qui est très rare).
Ces arbres ont longtemps servi de bois de construction car il sont parfaits pour ça, avec leur tronc très grand et très droit. Si les maoris coupaient ces arbres avec un grand respect et au terme d’une longue cérémonie, les colons britanniques les ont utilisé jusqu’à ce que l’espèce soit sur le point de disparaître. Aujourd’hui, ils sont protégés et personne n’a le droit d’abattre un kauri vivant. Les objets faits en bois de kauri sont réalisés a partir des branches et racines laissés sur place par les colons, des kauris abattus par des tempêtes, mais aussi à partir des kauris d’une ancienne forêt qui a été enterrée par une catastrophe naturelle (probablement un tremblement de terre ou un tsunami) il y a des dizaines de milliers d’années. On peut donc acheter de magnifiques objets (allant du bijou à la table 12 places) en bois de kauri vieux de 30000 à 40000 ans. Nous avons d’ailleurs visité un très beau magasin qui expose et vend des objets en bois de kauri fabriqués par une dizaine d’artisans locaux.
Les kauris sont d’autant plus protégés qu’il sont sensibles à un champignon qui attaque leurs racines jusqu’à les faire mourir. En entrant et sortant d’une foret de kauri il faut donc consciencieusement brosser et désinfecter ses chaussures pour éviter de répandre ce champignon dévastateur.
Voilà, ça fait un gros passage sur les kauris, mais ces arbres nous ont vraiment beaucoup marqué. Voici quelques photos, mais il est difficile de rendre leur grandeur en images.
Ensuite nous sommes allés dans un camping un peu plus loin et nous avons tenté de voir les kiwis (l’oiseau) qui sont présents dans la foret (où il y a aussi des kauris !) qui borde le camping. C’est assez difficile parce que c’est un animal discret et surtout nocturne. Imaginez nous au milieu de la forêt, en pleine nuit, à scruter le moindre bruit au milieu des kauris et des fougères… C’était vraiment un moment très amusant. Nous n’avons malheureusement pas vu de kiwis, mais nous les avons tout de même entendu, et nous avons vu des vers luisants (c’est mieux que rien !).
Pour finir notre séjour nous sommes restés deux nuits dans un camping à la ferme (avec une douche chaude) et nous avons passé une journée aux Piroa Falls où nous nous sommes largement baigné. Oui, même Julien. La preuve en images :
Il y a quelques endroits que nous avons visité dont nous n’avons pas parlé dans cet article, mais voici tout de même quelques photos :
Maintenant, nous sommes installés à Thames, à l’entrée de la Péninsule de Coromandel, pour notre premier petit boulot. Mais nous vous raconterons ça dans un prochain article.
Pour respecter les coutumes maoris, vous enlevez vos chaussures…c’est bien !
Mais, pourquoi vous tirez pas la langue, comme eux ???
Sinon, les photos sont toujours aussi belles et les commentaires tres interessants !
Bon, apres tant d’oisivete et de farniente, il est effectivement grand temps que vous bossiez (un peu) !
On avait peur de les vexer en fait, si on tirait la langue 🙂
Ben cette fois c’est vraiment la GRANDE évasion…Quel magnifique livre de souvenirs. Aurore, tu dois avoir matière à remplir ton carnet de croquis!
C’est vraiment Julien qui plonge aussi bien (bon il y a quand même les pieds qui sont un peu écartés), ou bien il s’est fait doubler pour la photo?
Bravo pour les magnifiques photos et les articles passionnants et humoristiques.
Et puis quant en plein mois de février alsacien on voit Rarawa beach…ah lalalalalala ……
A tout bientôt pour le prochain épisode (c’est qu’on devient accro de cette nouvelle série Néozélandaise).
Ben oui c’est moi qui plonge !
Ben oui, je sais bien ….J’aurais du mettre un?ou un ?
En tout cas c’est un joli plongeon!
et votre voyage aussi c’est un joli plongeon…..Dépaysement garanti….
Ben y sont où mes émoticones que j’avais prévus avant les « ? »? ya un truc ka pas marché…
Bref, la question du plongeon , c’était juste une blague à 2 balles….
La photo de la voie lactée à Rarawa Beach est top. Faudrait que tu prennes en photo le 1er plan quand il fait moins sombre et que tu fusionnes tout ça.
Ca c’est vraiments des magnifiques vacances. Visites, paysages, aventures, nouvelles expériences et découvertes sous le beau soleil. Profitez bien. Bises .
Merci! Nous essayons de partager autant de photos que l’on peut mais il y a tellement d’endroits magnifique. Difficile de faire un tri.
Merci… gràce à vous de mon petit lit je me suis un instant crue les pieds dans l’eau, les fesses glissant sur le sable et les mains au volant d’un bolide dans la forêt 🙂
Au top! Profitez bien !
Hihihi. On va essayer mais on ne s’inquiète pas trop.
À bientôt