NZ ou la rando pour les nuls

Nous parlons assez souvent de randonnée sur ce blog, ce qui est plutôt normal puisque c’est quand même l’activité principale à pratiquer en Nouvelle-Zélande. Nous en faisons donc régulièrement, et c’est toujours un vrai plaisir, tant les circuits sont beaux.

En discutant un peu avec quelques lecteurs assidus, je me suis rendu compte qu’il pourrait être intéressant de faire un article spécifiquement sur la randonnée en Nouvelle-Zélande. Pour cela, même s’il est complètement impossible de vous présenter une randonnée typique tant elles sont toutes différentes, le plus simple reste de vous montrer un exemple. Je vais donc vous parler de la Glacier Burn Track, la randonnée que j’ai faite pendant qu’Aurore était en train de boire un chocolat chaud à Glenorchy, lors de notre séjour à Queenstown. Objectif du jour : aller toucher de la neige néo-zélandaise !

Mais avant, quelques généralités sur la randonnée en Nouvelle-Zélande, que l’on pourrait qualifier de sport national ici. Il y en a pour tous les goûts : de la petite promenade de 10 minutes au fameux « Te Araroa » (the Long Pathway), qui parcourt la NZ du nord au sud sur 3054 kilomètres, il n’y a que l’embarras du choix. La grande majorité des pistes sont entretenues par le DOC (Department Of Conservation), qui est l’agence gouvernementale chargée de conserver l’héritage naturel et historique du pays. En plus de l’entretien des pistes, ils s’occupent donc aussi des réserves naturelles, de la protection de l’environnement, ils gèrent des refuges de montagne et des campings un peu partout en NZ, etc. Et il faut dire qu’ils font un très bon boulot (en tous cas à notre avis). Les chemins de randonnée sont tous très bien entretenus et très bien balisés. Les pistes des « petites » randos (disons moins de 2h) sont d’ailleurs tellement bien entretenues qu’il n’y a généralement pas besoin de balisage car le chemin est carrément terrassé et gravillonné. Sur les pistes plus longues on trouve en général un balisage plus classique avec des symboles accrochés aux arbres, mais il y a parfois tellement de balises qu’il est impossible de se perdre (il n’est pas rare de voir en permanence les 2 ou 3 prochaines balises). Il existe des circuits moins bien (voir presque pas) balisés, mais c’est toujours indiqué très clairement dans ce cas. Nous n’en n’avons pas encore tenté car pour nous il y a largement de quoi faire avec les chemins balisés ! En plus ce sont généralement des randonnées sur plusieurs jours, et nous ne sommes pas équipés pour ce type de randos (même si nous avons prévu d’en tenter une ou deux avant de partir).

Allez, c’est parti pour la neige! La Glacier Burn Track est une piste entretenue par le DOC, qui est donc répertoriée sur le site du DOC (comme toutes les pistes du DOC), annoncée pour durer de 2 à 4h (en général ils surestiment les durées) et de difficulté « advanced » (4 sur 5, en gros ça va grimper significativement et il faut du matériel de randonnée correct). Cette piste n’est pas signalée comme « non balisée » donc je ne devrais pas me perdre 🙂

Ah oui, une dernière chose : contrairement à ce qu’indique son nom, il n’y a plus de glacier, ni sur cette rando, ni dans toute la vallée. Il y en avait un, il y a longtemps…

En arrivant au parking on trouve comme d’habitude le panneau annonçant le départ de la rando, avec un résumé de ce qui nous attend : 2h (aller simple) pour accéder au bassin, symbole difficulté « advanced » et apparemment on peut y faire de l’alpinisme. Pour ce qui est des avalanches, début avril on devrait être tranquilles.

On voit le premier piquet orange, piquets qu’il faudra donc suivre. Après quelques centaines de mètres première particularité de cette rando : il faut traverser une rivière. Ca arrive, même si pour une rivière de cette taille, en général, il y a un pont. Mais bon, on voit le poteau orange suivant de l’autre côté, donc ça doit être par là ! Ca ne se voit pas sur la photo, mais le chemin lui même était aussi bien visible de l’autre côté.

Traversée de la rivière

Après avoir traversé la rivière on arrive rapidement à la lisière de la forêt et au « vrai départ » de la piste. Il faudra donc suivre…

Suivre les triangles oranges !

…les triangles oranges ! Bravo ! Vous pouvez voir que le chemin est d’ailleurs relativement évident. C’est là que les choses sérieuses commencent, et effectivement, ça grimpe sec. Mais le chemin reste toujours très bien tracé…

Où est-ce qu'il peut bien être ce chemin...

…et pour être sur, il y a même 2 symboles quand éventuellement il pourrait y avoir un doute.

C'est par là !

Après 1h30 de grimpette, la forêt s’arrête brutalement et j’arrive enfin dans le bassin du glacier.

On est presque à la neige ! (ou pas)

C’est la fin officielle de la rando, mais je m’étais renseigné auprès de locaux avant de partir, et il est tout à fait possible de continuer tout droit dans le bassin si on en a envie (et lorsqu’il n’y a pas de risque d’avalanche, mais encore une fois, en avril, aucun souci). Il n’y aura donc plus de marques à partir de maintenant, ni de chemin tracé, mais bon, pour me perdre il faudrait que je sorte du bassin, et vu la hauteur des cimes qui l’entourent ça ne risque pas. Il y a de nombreux cairns dans la partie basse du bassin, signe que je ne suis pas le seul à aller plus haut. On aperçoit la neige tout là bas, alors en route !

Après 1h30 de montée encore plus raide, je fini par arriver (un peu épuisé, je dois bien l’admettre) à une plaque de neige. Ouf ! J’avais un peu sous-estimé la pente, vu d’en bas…

Elle est froide !

Bon, la vue est au rendez-vous. On aperçoit la foret traversée et au fond, le lagon de Glenorchy, à l’altitude du point de départ de la rando. Au passage je confirme : en Nouvelle-Zélande aussi la neige est froide. La descente se fera sans problème, par le même chemin, et durera 2h en tout. Petite anecdote : en sous-estimant la pente, j’ai aussi un peu sous-estimé ma consommation d’eau. Enfin, j’ai assez vite vu que mes réserves allaient être limites, mais comme je voulais vraiment toucher cette neige je me suis dit « bon, de toutes façons, y’a des ruisseaux partout ! », et je ne me suis pas restreint. Et ça n’a pas loupé, j’ai dû remplir mon Camelback dans le torrent au milieu de la descente 🙂

Petit résumé de la journée en chiffres (parce que j’en suis assez fier, et comme c’est moi qui écrit, je fais ce que je veux !) :

1ère partie (rando officielle) :

2ème partie (dans le bassin du glacier) :

  • départ à 838m, arrivée à 1531m
  • 1h30 de montée, 1h de descente
  • 1,76km à vol d’oiseau
  • pente moyenne de 39% (!!)

C’est la rando la plus difficile que j’ai faite jusqu’à présent, mais ça valait la peine. Pour finir, voici toutes les photos de la rando ! (elles ne sont pas toutes dans l’article)

13 commentaires sur “NZ ou la rando pour les nuls

    1. Oui d’ailleurs sur la photo 8 (« sous-bois »), j’ai bien cherché : ils sont où les hobbits se cachant du Nazgûl à cheval ?

  1. 1198m de dénivelé….yep, pas mal! Méritée la jolie neige exotique de Nouvelle-Zélande! :-))

    1. Elle était un peu plus haute que prévue !

    2. Moi je pense qu’il aurait pu faire un effort et monter encore 2 mètres.

  2. Moi je pense que tu as eu raison de mettre les chiffres, c’est important (presque autant que d’être ami avec une hyène).
    En tous cas 19% pour la 1re partie et 39% pour la deuxième, ça me semble subtilement bourrin! (attends, je prends un avion et j’arrive :p).
    Et longue vie au DOC !!!

    1. Voui les 39% c’était subtilement bourrin, surtout dans les caillasses qui se barrent quand tu marches dessus. Je ferais pas ça tous les jours, mais bon, c’était cool 🙂

  3. Mais c’est un demi Mount Cook, ca!

    Prochain article sur le chocolat d’Aurore ?,

    1. 1/3 de Mt Cook, si je ne m’abuse. Mais bon, comme je n’ai pas prévu de faire le sommet du Mt Cook, nous ne saurons jamais !
      Et l’article sur le chocolat d’Aurore est déjà fait 😉 : http://tripnsheeps.fr/queenstown/

    2. Justement il fallait en parler aussi de mon chocolat. Surtout qu’il était super joli en plus d’être bien plus agréable qu’une randonnée en dérapages dans les cailloux.

  4. beau récit, on s’y croirait 🙂 t’as croisé du monde quand même ou tu étais en mode man versus wild ?

    1. J’étais seul sur le parking en arrivant, et j’ai juste croisé un couple aux 2/3 de la descente. Sur le parking j’ai aussi croisé une fille qui a pas compris qu’il fallait traverser la rivière et qui a marché 2h dans la foret, sans aucun sentier, en suivant les triangles…roses. Elle a du bien galérer d’ailleurs, parce que les forêts en NZ, c’est dense. Sachant que si tu es en NZ depuis plus de 3 jours, tu sais que les triangles roses ça indique les pièges à rats que posent le DOC, ça m’a bien fait rigoler 🙂
      Bref, c’est donc le contre-exemple à mon article qui montre qu’il est possible de se perdre, mais il faut quand même vachement le faire exprès.

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