Tarana qui?

Avant de vous raconter nos aventures dans la région du Taranaki nous pensons que c’est le bon moment pour vous parler de la météo en Nouvelle-Zélande. La météo est l’un des sujets de discussion préféré des kiwis. Il faut dire qu’il y a de quoi en faire une longue conversation parce qu’ici, comme dans toutes les îles, la météo change souvent et rapidement.
Comment faire pour savoir quel temps il fera le lendemain ? Comme toute personne censée vous répondriez évidemment : en regardant les prévisions météorologiques la veille. Pour cela, rien de plus simple nous diriez vous, il suffit de regarder les informations du soir.

Et bien pas du tout du tout. La météo ici c’est bien plus compliqué que ça. Le journal télévisé de 18 heures (oui nous aussi on trouve que c’est tôt) commence bien par parler des conditions météorologiques mais ici ils annoncent… le temps qu’il a fait le jour même.

Nous n’avons pas bien compris l’intérêt mais bon admettons.

Une demi heure plus tard la vraie météo, celle qui parle du temps prévu dans les prochains jours, est enfin diffusée.

Et bien voila vous savez désormais à quoi vous attendre et vous pouvez préparer votre tenue du lendemain.

Et non, deuxième erreur. Moins d’une heure après les premières prévisions il y a la mise à jour de la météo. Le même présentateur qui vous disait très sérieusement moins d’une heure auparavant qu’il allait faire beau pendant les prochains jours revient pour vous dire tout aussi sérieusement qu’en fait il y a de fortes chances que vos plans de sorties pour le week-end vont tomber à l’eau.

Et puis si malgré l’affichage des températures et des petits soleils sur la carte vous avez peur de ne pas comprendre, pas de soucis le présentateur vous dis aussi quels vêtements porter et glisse au passage quelques conseils de jardinage.

Mais rassurez vous, malgré toutes ces précautions, le lendemain le temps est rarement celui annoncé. Ça serait trop simple non?

Nous nous demandons bien pourquoi ils s’embêtent à faire des prévisions. Ils feraient mieux d’avouer tout simplement qu’ils n’en savent rien. Même les conseils en matière vestimentaires sont rarement utiles parce que les kiwis, qu’il fasse 30° ou 0°, ils portent rarement autre chose que des shorts.

Pour vous dire, si vous cherchez à distinguer un touriste d’un néo-zelandais en hiver c’est facile. Si vous croisez des personnes emmitouflées comme ça:

Malborough Sounds
Malborough Sounds

Ce sont des touristes.

Par contre si vous voyez deux personnes en short et sandales parler tranquillement au pied du glacier Hooker de bon matin alors qu’il a gelé la veille et que vous même êtes emmitouflés comme sur la photographie précédente… Ce sont des kiwis (ou des touristes asiatiques pas bien renseignés).

Et on ne vous parle même pas des enfants qui se baignent sans combinaison de plongée sur une plage de Stewart Island en plein mois de mai (c’est à dire novembre pour vous) alors qu’il fait plutôt un temps à rester au coin du feu. Bon nous n’allons pas nous plaindre, depuis que nous sommes en Nouvelle-Zélande nous avons eu une météo plus que clémente. En général nous avons plutôt eu le cas où ils prévoyaient de fortes pluies et on s’est retrouvé avec plusieurs jours de soleil radieux. Alors non, nous ne sommes pas vraiment à plaindre.

Mais alors pourquoi vous parler de tout cela? Et bien parce que depuis que nous avons posé le pied sur l’île du nord… il pleut. Pas tous les jours bien sûr mais presque. En tout cas suffisamment pour rendre toute forêt moyenne boueuse voir quasi impraticable.

Cette météo a quelque peu limité nos sorties ces derniers temps, même si nous avons toujours trouvé des choses à faire (vive les galeries d’art et les musées gratuits!). Par contre, là ou cette pluie a été plus ennuyeuse, c’est quand nous sommes arrivés dans le Taranaki.

Située sur la côte ouest, à mi-chemin entre Auckland et Wellington, la région du Taranaki est renommée pour ses sites de surf et pour son volcan : le Mont Taranaki.

Le problème c’est qu’avec la pluie la région perd pas mal de son intérêt. Installés à Hawera pour notre helpx, nous devions avoir une vue imprenable sur la dite montagne. Sauf que pendant une semaine nous n’avons même pas entrevu sa base. Il faut dire que le Mont Taranaki est le seul point en altitude au milieu d’une énorme plaine. C’est donc un immense aimant à nuages qui peut être couvert même quand il fait beau dans tout le reste de la région. Après une semaine, nous avons fini par penser que la présence du volcan était une légende pour touristes crédules.

Heureusement nos hôtes Alf et Bernie sont des gens exceptionnels et nous n’avons pas vu le temps passer. Il faut dire qu’ils ont su réveiller notre côté créatif en nous confiant toute une série de tâches assez originales comme peindre des pots de fleurs ou réaliser des décorations de jardin en mosaïque. Julien a aussi pu apprendre à souder à l’arc et a aidé à peindre des chaises qu’Alf a fabriquées. Pour l’anniversaire de Julien, Bernie a même préparé un énorme gâteau au chocolat en forme de Taranaki (Comment elle était au courant? Aurore continue de nier lui en avoir parlé mais elle ment très mal).

De son côté Alf est passionné de machines à vapeurs. Il possède une belle collection de machines à vapeur miniatures, mais il a aussi une machine plus grosse et assez incroyable : un tracteur à vapeur « Charles Burrell & Sons » à l’échelle 1/3. Ça a été un retour en enfance immédiat ! Plus sérieusement, c’est une machine de collection très rare que nous avons eu l’immense privilège de pouvoir conduire.

Par hasard, ils habitent tout près d’un musée passionnant (encore un…) et très éclectique : cela va de reproductions miniatures de scènes historiques de la région à une énorme collection d’engins agricoles plus ou moins anciens. Il y a même le tracteur d’Alf, en taille réelle cette fois (oui, c’est grand) !

Nous avons évidemment aussi pris le temps de visiter la région : Hawera, New Plymouth, Whanganui, Patea, Stratford… Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas voir le Mont Taranaki qu’il n’y à rien à faire dans les environs.

Nous avons particulièrement apprécié Whanganui et notamment un atelier de souffleur de verre ouvert au public et mis à la disposition des artistes par la ville. Cela leur permet d’avoir accès à tout le matériel nécessaire sans avoir à en supporter le coût exorbitant, et nous ça nous a permis de profiter d’une pause culturelle. Le jour de notre passage c’est Linda Brown qui était présente, nous l’avons observée pendant qu’elle fabriquait des verres à pied. Nous n’avions jamais réalisé le temps et le travail qu’il fallait pour faire un simple verre à vin alors on n’a même pas osé imaginer le temps nécessaire pour ses autres oeuvres exposées.

Nous avons également beaucoup aimé nous promener à New Plymouth. On ne va pas vous le cacher c’est une petite ville, il n’y a pas grand chose là bas, mais le Pukekura Park et le front de mer sont vraiment agréables pour une promenade.

Mais si nous sommes allés à New Plymouth c’est aussi parce que nous avions des tickets pour le match des All Blacks contre l’Argentine. Les All Blacks ont évidemment remporté le match 39 à 22 et nous ont offert un superbe spectacle, du haka jusqu’au coup de sifflet final.

Et puis finalement les nuages se sont enfin levés et nous avons pu voir le fameux Taranaki. Appelé aussi Mont Egmont, ce volcan en activité dont la dernière éruption majeure remonte à 1854 s’élève à 2518m d’altitude et est l’un des plus symétrique au monde. Il frappe d’ailleurs par sa ressemblance avec le Mont Fuji au Japon. Et justement, cette ressemblance a été utilisée dans le film Le dernier Samouraï. Le tournage a en effet été principalement réalisé dans la région du Taranaki, sur les flancs du volcan, dans certains parcs et même dans une coopérative laitière abandonnée. Donc si vous voulez voir le Mont Fuji du cinéma, il n’est pas au Japon mais en Nouvelle Zélande !

Nous ne sommes évidemment pas allés au sommet, en cette saison la neige en rend l’accès impossible. Mais nous avons quand même pu faire quelques randonnées sur la partie basse de la montagne, et nous avons même profité de la neige !

Nous avons aussi profité d’une des rares journées où le Taranaki est sorti des nuages pour retourner à New Plymouth, et plus particulièrement sur le Te Rewa Rewa Bridge. C’est un pont très récent (2010) mais très connu en Nouvelle-Zélande pour son architecture particulière et surtout son alignement conçu pour mettre en valeur le Taranaki en arrière plan. Nous avons trouvé l’effet très réussi !

Nous avons ensuite quitté le Taranaki pour notre dernier mois de vagabondage à travers l’île du nord.

11 commentaires sur “Tarana qui?

  1. GENIAL!

    (NB: Chez nous, ça y est, c’est l’Automne…chacun son tour !)

  2. Elle a pas l’air hyper confortable la chaise-pelles.. Mais trop cool l’atelier mosaïques!!!

    Magnifique le parc avec son pont et sa cascade! J’adore!! Comme le mont Taranaki 🙂 et effectivement l’effet du pont avec le mont a l’air très très réussi!!

    Je me demande combien de photos vous avez total!!? Vous les triez tout de suite pour vous débarrasser des mauvaises ou vous gardez tout?

    1. Non elle est pas très moelleuse la chaise mais c’était pas si mal que ça. On a beaucoup aimé la région malgré le temps un peu aléatoire. En tout cas le coin est assez photogénique.
      Combien de photos nous avons ? Au total ça doit osciller entre beaucoup et trop. Pour te faire une idée on trie et on sélectionne au fur et à mesure mais on ne publie sûrement qu’un dizième de ce qu’on fait. C’est un boulot de dingue qu’on n’aurait sûrement jamais fait en rentrant. Heureusement il y a plein de jours de pluie à occuper.
      Bises – plus que 3 mois maintenant

  3. Avec BURREL Julien a enfin trouvé un véhicule plus rapide et plus confortable que sa Golf !!!!!

    Superbes photos

    Bisous

    1. Oui c’est vrai que j’ai mis du temps à trouver un meilleur véhicule que ma golf, mais c’est de ma faute, je cherchais du côté de chez Citroën 😉

  4. Décidément, entre les ateliers peinture et mosaïque, les trains et les vieux tracteurs qui, en plus, se conduisent, Bastien n’en revient pas de tout ce que vous faites de trop chouette pendant que lui est à l’école !!!
    Mais bon, il ne nous a heureusement pas encore demandé de faire un voyage en NZ !
    Profitez bien de vos bientôt dernières semaines ….il va falloir d’ailleurs qu’on parle un jour d’aéroports australiens ou laotiens.
    Vous voyez ce que je veux dire ?

    PS : personnellement, je préfère le canardus « de base », plutôt que celui « aux yeux jaunes »…

    1. Ce que Bastien n’a pas l’air d’avoir compris, c’est que pour faire des ateliers peinture et mosaïque, du train et des vieux tracteurs qui en plus se conduisent, et tout ça à l’autre bout du monde, il faut non seulement aller à l’école, mais en plus bien travailler pour avoir assez d’argent pour payer les billets d’avion 😉 (ça va j’ai bien rempli mon rôle là?)
      Pour le reste j’ai bien compris, mais y’a encore le temps quand même !

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